En quoi la natation peut-être un outil complémentaire à la préparation physique du pilote automobile (en collaboration avec Jacqueline Delord, entraîneur à l’Insep)?
Pour développer la filière énergétique aérobie, favoriser la récupération, développer la coordination et travailler le relâchement en situation d’apnée.
Cela repose sur des processus centraux de commande et de régulation nerveuse. Ces 4 éléments sont indissociables de l’effort fourni durant une course et doivent-être pris en compte dans le programme de préparation physique aquatique.
L’hypoxie en natation permet de répondre aux exigences du pilotage lors des efforts en apnée.
Il s’agit de réduire volontairement sa fréquence respiratoire. Il s’agit d’une technique d’entraînement utilisée par les nageurs pour limiter l’apport en oxygène aux muscles. Cette technique permet d’améliorer les performances anaérobies, d’entretenir les qualités développées sans fatigue musculaire excessive et de recréer artificiellement les conditions de la course.
Le métabolisme anaérobie est stimulé car on limite l’apport en oxygène aux muscles (ne respirer que tous les 5 ou 8 coups de bras par exemple). Par conséquent, la proposition de série en nage complète (l’action des jambes est plus consommatrice que l’action des bras) dans laquelle on place le sportif en restrictions respiratoires, permettrait d’augmenter la capacité à extraire l’O2 et d’obtenir une meilleure vascularisation des vaisseaux sanguins. Cet exercice permet de préparer le pilote aux nombreuses phases d’apnées au cours d’une course, notamment lors des qualifications, lors des phases d’accélérations, de décélération ou lors de virages rapides. Il permet également de travailler la lucidité lors de l’apparition de la fatigue musculaire et attentionnelle. Il faudra alors complexifier les exercices en demandant des consignes supplémentaires sur l’exécution motrice (coordination) avec manque d’oxygène.
La séance se compose de trois moments ; l’échauffement (200 mètres), le corps de séances avec la ou les séries à thème (600 à 700 mètres), et le retour au calme (100-200 mètres).
Le milieu aquatique est également un « outil » intéressant pour la récupération que nous avons abordé dans le chapitre « La récupération après la course ».