Avant d’attaquer la deuxième moitié de la saison, le pilote Tech 3 a parfait sa condition physique en montagne. Et il ne s’est pas ménagé !
PASCAL COVILLE, COURCHEVEL, 31 JUILLET 2013.-Pour Louis Rossi, ce n’était pas les vacances. Footing, via ferrata et vélo : le pilote moto a multiplié les activités lors de son séjour dans la station savoyarde le mois dernier. (Photos Alex Martin/L’Fquipe)
« QUE DIABLE allait-il faire dans cette galère ? » Pièce en trois actes écrite par Benoît Campargue, alias Molière, et dans le rôle de Géronte, Louis Rossi. Le protégé de l’équipe Tech 3 en Moto2 s’est coltiné en une journée la montée en courant de Courchevel à la télécabine de la Saulire. 800 mètres de dénivelé. Boum ! Puis la via ferrata au départ de la Saulire. D’après le guide qui les a emmenés, lui et l’auteur du scénario, un circuit à faire en cinq heures et qu’ils avalèrent en une heure et demie. Re-boum ! Et pour finir, la Cyclo-Courch, une course de côte à vélo de 17,5 km à 7 % de moyenne, Et, là, troisième boum qui a bien failli étendre pour le compte le malheureux Rossi, qui n’avait plus aucun gaz dans ses poignées de vélo.
Il y a quelques années, Benoît Campargue, alors entraîneur national de la Fédé de judo, avait fait faire les deux premières étapes de son triptyque à Teddy Riner. Riner-Rossi, même combat ? Bien sûr que non, Mais pour les étourdis, il est bon de rappeler que le cliché du pilote moto, « bière et cuir », c’est dépassé, Louis Rossi (24 ans) revendique le statut d’athlète et ça a tout à voir avec son job de pilote. D’où cette semaine passée fin juillet avec Campargue. D’où ce numéro d’équilibriste dans l’éperon du Curé, le passage clé de la via ferrata. Au passage, pas impressionné par le vide, Rossi y alla de son bon mot, ayant cru comprendre qu’il en chiait sur « l’étron » du Curé, Trêve de plaisanterie. Que restera-t-il de tout ça demain, sur la grille de départ du Grand Prix d’Indianapolis?« Sur la grille, j’ai toujours un peu la trouille, alors le stage à Courchevel, il sera loin », convenait alors le pilote Tech 3. Et Rossi, vainqueur l’an dernier du GP de France en catégorie Moto3, de poursuivre: « Mais bon, bosser dur son physique, c’est l’espoir d’oublier son corps pour avoir la disponibilité mentale de faire un dépassement dans le dernier tour, d’aller chercher un tour qualif, de rester lucide en tête de groupe pendant longtemps. Je fais plutôt ce genre de parallèle, »
UN APPRENTISSAGE DÉLICAT
Alors oui, Louis Rossi revendique son statut d’athlète, même s’il avoue : « Mon record au développé-couché, c’est 60 kg. Faut pas se cacher, Mais j’aipas peur, Je sais qu’un jour je passerai à 65. Moi, je me situe plutôt dans la moyenne haute des pilotes dans l’investissement physique. De toute façon, je ne connais pas de pilote qui ne fasse pas de sport, » Et la mauvaise réputation de Scott Redding, le Britannique, actuel leader du Championnat Moto2? « En fait, c’est pas vrai que c’est un chariot. Il fait du vélo, du motocross. C’est plutôt un mec qui bosse. » Rossi est vingt-deuxième au Championnat avec quatre points. « Oh putain !, lâche-t-il dans un bref moment de blues avant de se ressaisir. Après tout, pour un débutant ce n’est pas forcément décevant, Bien sûr, je voudrais faire mieux. La phase d’apprentissage en Moto2 est compliquée. L’Espagnol Terol était largué l’an passé pour sa première année dans la catégorie (18e au Championnat) ; cette année il a déjà gagné une course, Moi, mon style, c’est pas d’éclater tout le monde dès mon arrivée. D’abord, j’essaie des choses. C’est pour ça que je suis beaucoup tombé cette année. Au point que j’ai arrêté de compter. » II peut en revanche facilement comptabiliser ses points : «Jene me sens pas dans l’urgence de ramener des points. C’est comme ça que ça ne marche pas. » Le circuit d’Indianapolis n’est pas un de ses préférés.
La Cyclo-Courch non plus. Il est quand même arrivé « dans les points», Hardi Louis!